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Triangle à quatre

Vertiges de l'amour
Grégoire Leménager
L'Obs, 9 mai 2019

Les histoires d’amour commencent bizarrement, en général. Ici, une charmante kinésithérapeute se jette dans les bras d’un patient velu, bon père de famille, qui n’a pas exactement un passé de séducteur. Elle, la trentaine, n’a connu qu’un homme dans sa vie, mort trois ans plus tôt. Lui, la quarantaine, ressuscite après une greffe cardiaque. Entre eux, c’est l’amour fou, la passion qui fait tourner les têtes et jouir les corps. À moins qu’il ne s’agisse d’un banal adultère, provoqué par une jeune femme un peu perdue qui s’imagine que le cœur de son premier amour a été transplanté sous le torse du second ? On ne sait pas. On hésite entre en sourire ou s’attendrir. Tout est question de point de vue. C’est là que Matthieu Jung est fort. L’auteur de Principe de précaution est un romantique contrarié par la réalité, chez qui le sublime et le trivial se font la courte échelle. Tant que la géométrie des sentiments restera une science inexacte, les romanciers auront du travail.

Triangle à quatre de Matthieu Jung, cœur de cible
Olivier Maulin
Valeurs actuelles, 6 avril 2019

Après l’immense Triomphe de Thomas Zins, Matthieu Jung revient avec un nouveau roman sur une étrange histoire d’adultère. Lire la suite...

Triangle à quatre
Blog de L'Espadon, 3 mars 2019

Joie de retrouver Matthieu Jung au meilleur de sa forme... Lire la suite...

Triangle à quatre
Jérôme Dupuis
L'Express, 8 février 2019

Écrire un vaudeville de nos jours ? Avec détective privé, siestes crapuleuses dans des hôtels, constat d’adultère et tout le saint-frusquin ? Il fallait oser. Matthieu Jung a osé. Il avait déjà épaté la galerie, voilà deux ans, avec son monumental Triomphe de Thomas Zins. Et là, sur un canevas vieux comme le monde, il s’en tire plutôt pas mal. Évidemment, depuis Feydeau, on a inventé le smartphone et les RTT à prendre en douce, ce qui permet de varier les figures. Soit, donc, Éric Husson, homme ordinaire et mari routinier, employé médiocre dans les assurances, foudroyé par la beauté d’Élise Pellet, sa kinésithérapeute. Et, à sa grande surprise, celle-ci n’est pas insensible à son charme. Naissance d’une idylle faite de petits mensonges (« Chérie, je vais voir le match du PSG avec François demain soir ! ») et de grands élans sous des portes cochères. 

Le premier rendez-vous dans un café, avec ses non-dits et le désir qui rôde, est parfait. Mention spéciale également pour la première partie de jambes en l’air, délicatement racontée (et, on le sait, les scènes de sexe sont toujours un bon baromètre du talent d’un romancier - voir Houellebecq, expert en la matière). Avec « sa » kinésithérapeute, Matthieu Jung réussit un très beau portrait de femme ancrée dans l’époque, éprise de bien-être et de tisanes, à l’écoute des corps et des cœurs. Justement, une histoire un peu alambiquée de greffe cardiaque vient se superposer au vaudeville. Qui se terminera, comme toutes les aventures « backstreet », par une contre-offensive de l’épouse officielle, secondée par un détective futé. SMS et Google mis à part, on a un peu l’impression de lire un roman intemporel, comme en lisaient déjà nos grands-mères. Ce qui ne manque pas de charme.

Jung a ses raisons...
Jean-Pierre Montal
Causeur, 20 janvier 2019

Avec son nouveau roman, Matthieu Jung réussit à changer de style avec une comédie tout en creusant son sillon dramatique. Déroutant et enthousiasmant. Lire la suite...

Matthieu Jung dessine un Triangle à quatre
Pascal Salciarini
L'Est républicain, 9 janvier 2019

La géométrie des sentiments amoureux, Matthieu Jung adore et sait en faire son compas littéraire. Une seule direction ou plusieurs, pour ce romancier foisonnant né à Nancy. Lire la suite...

Un cœur en hiver
Bernard Quiriny​
L'Opinion, 8 janvier 2019

Matthieu Jung a eu récemment les honneurs de la prestigieuse revue L’Atelier du roman, qui a consacré un beau dossier au Triomphe de Thomas Zins, son énorme récit de formation paru à la rentrée 2017 – l’un des romans français majeurs de ces dernières années. Jung revient en cette rentrée d’hiver avec un roman plus bref, moins original mais pas sans qualités, curieusement intitulé Triangle à quatre. Ce titre s’explique en fait simplement : c’est l’histoire de deux couples, où l’un des quatre personnages est mort. D’un côté, Éric Husson et sa femme Bénédicte, classe moyenne parisienne, la petite quarantaine ; signe particulier, Éric a subi une transplantation cardiaque. De l’autre côté, Élise Pellet, kinésithérapeute trentenaire, veuve de Ludovic dont elle était folle.

Vous devinez la suite ; tout indique que le cœur de Ludovic bat désormais dans la poitrine d’Éric, lequel rencontre Élise. Une relation commence, sans qu’on sache trop si c’est le charme personnel d’Éric ou le magnétisme du cœur de Ludovic qui enflamme la jeune femme. Il paraît que certains transplantés du cœur acquièrent le caractère de leur donneur : pourquoi ne pas imaginer qu’ils récupèrent aussi leurs liaisons ? Sans s’encombrer de vraisemblance, Jung imagine une astucieuse histoire d’amours contrariées où chacun se trompe sur ses raisons d’aimer. La satire n’est jamais loin, avec quelques considérations caustiques sur l’époque et des portraits bien sentis qui donnent un ton de comédie acide à ce « roman d’après » fort réussi.

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